
Parce qu’au GREF, dès nos premières missions dans un pays où la langue de scolarisation est le français, alors que la langue maternelle est autre, nous nous posons des questions
– éthiques : si notre première identité, la base de notre culture, est notre langue maternelle, comment penser la mettre au vestiaire ? (comme cela s’est d’ailleurs passé il y a une centaine d’années en France , en Bretagne ou en Alsace)
– en lien avec notre connaissance actuelle du cerveau : apprendre une seconde langue très tôt : une chance, compte tenu de la plasticité de fonctionnement intellectuel des jeunes enfants ? Si oui à quelles conditions ? Un obstacle ? Et pour quelle proportion d’enfants abandonnant le cursus faute de compréhension de la langue de l’école ?
– historiques, géographiques, politiques : Quels Etats se sont attelés à la tâche ? Depuis quand ? Avec quelles stratégies et quels dispositifs ? Avec quels choix de langues et pour quels motifs ?
– didactiques : Quelles démarches d’apprentissage mettre en œuvre en langue maternelle, en français, pour que ces langues se renforcent mutuellement au lieu de se faire obstacle ?
Ce sont ces questions que notre formateur, Bruno Maurer, professeur en sciences du langage à l’Université de Montpellier, et co-concepteur d’ELAN (Ecoles et Langues Nationales en Afrique), nous a permis d’étudier. Deux journées d’une rare densité et d’une vraie clarté, en particulier sur les démarches « interlangues », journées que le groupe a été unanime à apprécier.
Claire Griess et Christine Rochmann