CONFÉRENCE INTRODUCTIVE DE VALERIE BEQUET, professeure à l’université de Cergy Pontoise : « L’engagement des jeunes, mythes et réalités »

Les jeunes vivent des expériences très différenciées d’engagement : les manifestations de protestations (notamment sur les réseaux sociaux) l’engagement dans les collectifs, associations, syndicats, ONG… et la part prise dans l’action publique (services civiques)
L’analyse de ce qui favorise cet engagement fait apparaître une combinaison complexe de caractéristiques :
– Les variables individuelles et sociales
o Le niveau d’études et de compétence
o La famille et sa tradition d’engagement
o Une situation stable (les précaires sont exclus)
o Des motifs d’engagement allant d’une motivation pour la cause à un besoin d’épanouissement personnel
o L’importance des cercles sociaux et des pairs
– Les variables liées aux collectifs d’engagement
o L’identité du collectif et la représentation que les jeunes en ont (ils préfèrent les associations aux syndicats…)
o Un collectif d’experts, ça fait peur et freine l’engagement
o Le processus d’accès, l’accueil, les exigences implicites … peuvent freiner
o Le format d’engagement : doit être souple , varié dans ses modalités
o La gouvernance doit être partagées (laisser la place à tout le monde)
– Une logique de parcours
o Les jeunes ont souvent un parcours d’engagement, depuis le délégué de classe jusqu’à …
o Les ONG doivent en avoir un aussi : penser l’intégration des jeunes en amont et pas seulement par opportunité
o Les jeunes sont trop souvent pensés sous l’angle du risque au lieu de celui de la ressource
o Travailler à des modalités inclusives avec des logiques de promotion (une intégration verticale et pas seulement horizontale)
ATELIER « Comment rendre son organisation attractive ? » / QUELQUES IDÉES POUR LE GREF
CE QU’IL NE FAUT PAS FAIRE
– Se présenter comme des « experts » : les jeunes ne vont pas se reconnaître dans ce terme et vont se dire « ce n‘est pas pour nous ! »
– Se présenter comme des « militants » : ce terme là disparaît dans le langage actuel ; préférer les mots « engagés », « bénévoles »
– Dire « c’est ouvert à tout le monde ! » : c’est laisser le processus sélectif se faire tout seul, alors que les jeunes ont besoin de se sentir « appelés », désirés, reconnus
– Mettre en place un « comité de jeunes » ou une « section jeunes » : c’est recréer un entre-soi, un système parallèle qui n’est pas forcément intégré au collectif et qui est trop souvent cantonné à un rôle consultatif
NOS ATOUTS : qu’est ce qu’on peut leur apporter qui peut leur servir plus tard, à valoriser dans leur CV ?
– Une expérience à l’international
– Au contact d’autres cultures
– En autonomie mais encadrée dans un partenariat solide
CE QU’IL FAUT FAIRE
– Mettre en avant le sens de l’engagement : les jeunes sont sensibles à cette quête de sens, à l’utilité de leur action (la cause, les valeurs)
– Insister sur la notion gagnant/gagnant
– Réfléchir à des formes spécifiques d’engagement qui rassurent : un mandat clair, une tâche bien définie, des modalités adaptées
– Reconnaître le droit à l’erreur
– Organiser des formations qui feront monter les jeunes en compétence et qu’ils pourront valoriser
– Construire un parcours progressif de prise de responsabilités, de manière réfléchie et accompagnée
Tours, le 19 juillet 2017
Agnès RIFFONNEAU
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